NEZUK 08/07/2025 15:20 (AFP/BELGA)
Des milliers de personnes ont entamé mardi une longue marche à travers la forêt bosnienne pour mettre leurs pas dans ceux des milliers d’hommes et d’adolescents fuyant l’horreur de Srebrenica en juillet 1995.
Chaque année, la « marche pour la paix » couvre les 100 kilomètres entre Srebrenica, où les forces serbes de Bosnie ont abattu quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans, au village de Nezuk, où les premiers survivants arrivèrent au coeur de l’été.
Après avoir pris le 11 juillet 1995 cette ville-enclave, déclarée « zone protégée de l’ONU » et dans laquelle vivaient plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, les forces dirigées par le général Ratko Mladic se sont livrées à des exécutions de masse.
Le massacre de Srebrenica est le seul crime de la guerre de Bosnie (1992-1995, 100.000 morts) à avoir été qualifié de génocide par la justice internationale.
Parmi les quelque 6.000 marcheurs, Amir Kulaglic, 65 ans, se prépare à fouler un sentier qu’il a déjà arpenté, il y a 30 ans, lorsqu’il a réussi à fuir l’enfer de Srebrenica.
« Pour moi, la marche a duré sept jours et huit nuits », explique à l’AFP celui qui faisait alors parti de l’armée Bosnienne. « Tous ceux qui, comme moi, ont fait cette route n’avaient qu’un seul objectif : survivre et retrouver notre famille », ajoute-t-il.
Après avoir échappé aux embuscades, aux bombes, il fut l’un des premiers à atteindre Nezuk, à l’avant d’une colonne de réfugiés de 11 km de long.
Son père et plusieurs de ses proches n’ont pas survécu.
Les marcheurs devraient atteindre jeudi le mémorial de Srebrenica – Potocari, où sont enterrées près de 7.000 victimes. Ils participeront aux commémorations du génocide, pendant lesquels les restes de 7 victimes seront mises en terre, dont ceux de deux adolescents de 19 ans et d’une femme de 67 ans.