BRUXELLES 15/04/2024 16:32 (BELGA)

Les mesures annoncées début mars par les autorités pour lutter rapidement contre la surpopulation carcérale ne convainquent pas le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP). Dans un avis publié lundi, cet organe indépendant de contrôle et d’avis appelle à l’élaboration de solutions durables.

Parmi les mesures évoquées par le cabinet du ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, figure le congé pénitentiaire prolongé (CPP). Le CCSP déplore qu’en raison des conditions d’admissibilité à ce type de congé et des cas d’exclusion, le nombre de candidats est particulièrement restreint. Le CPP ne pourrait concerner qu’un peu plus de 200 détenus sur l’ensemble du pays, soit moins de 2% de la population carcérale actuelle, selon une estimation fournie début mars par la Direction générale des établissements pénitentiaires.

Par ailleurs, dans un contexte de manque d’effectifs au sein du personnel pénitentiaire en Belgique, ce CPP « s’annonce comme un surplus de charges administratives considérable ».

Des pistes ont également été avancées par les autorités pour réduire le nombre d’internés en prison. Le Conseil de surveillance juge que ces initiatives contribueront uniquement à éviter d’en augmenter encore le nombre, qui a doublé en quelques années à peine pour atteindre environ un millier de personnes aujourd’hui.

Quant à l’annonce « maintes fois répétée » du retour dans leur pays d’origine des détenus sans droit de séjour, « cette initiative apparaît bien souvent difficile et lente à mettre en œuvre », ajoute le CCSP qui doute encore de l’effet sur la réduction de la surpopulation.

Augmenter la capacité pénitentiaire en inaugurant de nouveaux établissements tout en maintenant ouverts des endroits parfois vétustes n’est pas non plus une idée qui emballe le CCSP. Lors d’un colloque organisé en novembre sur la question de la surpopulation carcérale, il avait déjà appelé à trouver des solutions plus durables.

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