Prison de St-Gilles: L’arrêté du bourgmestre respecté par l’administration pénitentiaire

Bruxelles 23/11 18:57 (BELGA)
Le bourgmestre Charles Picqué a pris mardi matin un arrêté pour limiter la population carcérale à la prison de Saint-Gilles, qui interdit au propriétaire et à son gestionnaire d’autoriser les nouvelles entrées de détenus. Valérie Callebaut, porte-parole de l’administration pénitentiaire, assure qu’il sera bien respecté par la direction. Aucune décision n’a été prise quant à la possibilité d’introduire un recours en suspension ou annulation devant le Conseil d’Etat, qui reste donc ouverte. 

L’arrêté pris ce jour est notifié par courrier, normal et recommandé, au directeur de la prison et au ministre de la Justice. La police locale de Bruxelles-Mid i est chargée de sa bonne application. 
 

La prison de Saint-Gilles est devenue une maison d’arrêt en 2016. C’était avant cette date la prison de Forest qui prenait en charge les détentions préventives. A part pour un premier arrêté limité à quelques ailes de la prison de Forest en 2012, les arrêtés des bourgmestres qui ont suivi en vue de limiter la surpopulation carcérale dans une de ces deux prisons n’ont pas fait l’objet de recours et ont été respectés, selon les informations à la disposition de Valérie Callebaut.
 

En plus de l’interdiction de laisser entrer de nouveaux détenus, le présent arrêté ordonne au propriétaire et au gestionnaire de la prison de tout mettre en oeuvre, dans les plus brefs délais, pour revenir sous la capacité maximale fixée à 850 détenus. Valérie Callebaut assure que « toutes les pistes sont envisagées pour trouver des solutions », mais que le problème de la pandémie s’ajoute au problème de la surpopulation carcérale, lancinant sur l’ensemble du territoire national. 

  

Des remous avaient agité le personnel de la prison de Saint-Gilles dans les premiers jours du mois de novembre en raison de la surpopulation carcérale (903 détenus le 2 novembre) et du manque d’effectif. Un préavis de grève avait été déposé par la FGTB et le SLFP. Des engagements avaient en réponse été pris par la direction et des transferts vers d’autres prisons devaient être organisés pour repasser sous le seuil maximal fixé.
  

La prison de Saint-Gilles compte ce mardi 910 détenus. « La situation est cauchemardesque à la prison, avec une surpopulation qui atteint des taux qu’on n’a jamais connus », observe le délégué syndical CGSP Laurent Lardinois. « La direction n’a pas trouvé de solution pour faire transférer les détenus en surnombre. On se retrouve dans une impasse pour le moment. (…) On soutient donc complètement l’initiative de Charles Picqué, qui a pris conscience de l’ampleur du problème au sein de l’établissement ».