JÉRUSALEM 07/08/2025 22:32 (AFP/BELGA)
Des manifestants ultra-orthodoxes sont descendus dans la rue jeudi à Jérusalem et dans le centre du pays, alors que l’État israélien entend désormais obliger les membres de cette mouvance à participer à la conscription militaire, en pleine guerre dans la bande de Gaza.
La police israélienne a déclaré avoir arrêté trois personnes qui avaient « agressé des policiers » dans une manifestation illégale près de la ville ultra-orthodoxe de Bné-Brak (centre). À Jérusalem, la police a dispersé des manifestants avec des canons à eau, selon un photographe de l’AFP sur place.
Des ultra-orthodoxes manifestent régulièrement contre les appels à l’armée, sous le slogan « plutôt mourir que de s’engager ». Des rabbins, y compris un ancien grand rabbin d’Israël, ont appelé leurs fidèles à quitter le pays si l’exemption n’était pas prolongée légalement.
L’armée israélienne avait annoncé début juillet que des milliers d’appels à s’enrôler seraient envoyés à des juifs ultra-orthodoxes, dispensés jusque-là de service militaire.
En vertu d’un arrangement remontant à la création de l’État d’Israël, en 1948, les hommes « haredim » (craignant Dieu) ont bénéficié pendant des décennies d’une exemption militaire de facto, à condition qu’ils se consacrent à l’étude à plein temps des textes saints du judaïsme dans des yeshivas. Cette exemption a été remise en cause par la Cour suprême dans les années 2000, forçant les gouvernements successifs à bricoler des arrangements législatifs temporaires pour contenter les ultra-orthodoxes, faiseurs et tombeurs de coalitions.
Les ultra-orthodoxes représentent 14% de la population juive d’Israël, soit près de 1,3 million d’habitants. Environ 66.000 hommes en âge de servir dans l’armée bénéficient d’une exemption. La société israélienne a cependant de plus en plus de mal à l’accepter après près de 22 mois de guerre à Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas. Selon l’armée, seuls 2% de juifs ultra-orthodoxes répondent positivement aux appels de l’armée.