L’usage du GSM au volant bientôt traqué à l’aide de caméras intelligentes

 

L’usage du GSM au volant sera bientôt traqué à l’aide des caméras intelligentes, rapportent samedi L’Avenir et les journaux de Medahuis. Il y a en effet un accord au sein du gouvernement fédéral sur l’utilisation de ces outils pour mettre fin à « l’augmentation alarmante de l’utilisation du téléphone portable au volant ». 

 

Il s’agit là de l’une des 32 mesures concrètes du nouveau plan fédéral de sécurité routière, dans lequel les « nouvelles technologies avancées » jouent un rôle central. Avec un principe de sanctions progressives, ce document ouvre également la voie à un permis de conduire à points. 

 

Le vieillissement de la population, l’augmentation des distractions au volant dues aux smartphones et autres appareils, la hausse du nombre de conducteurs sous l’emprise de drogues, la progression de la quantité d’usagers actifs de la route tels que les cyclistes et les adeptes de trottinettes : telles sont les explications que le gouvernement fédéral cite dans son nouveau plan de sécurité routière pour expliquer l’augmentation du nombre de victimes d’accidents de la route. 

 

« Face à ce constat, les mesures traditionnelles ne suffisent plus », estime la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V).  

 

C’est pourquoi le gouvernement se tourne désormais vers le réseau de caméras ANPR qui est déjà en place le long des routes. « La technologie est disponible, testée et approuvée », pointe d’ailleurs le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo). 

 

Les caméras prendront une photo à travers le pare-brise et de la plaque d’immatriculation de la voiture ou du camion. Si le système, basé sur l’intelligence artificielle, soupçonne que le conducteur tient un téléphone, il enverra les images à la police. 

 

Un être humain jugera alors s’il s’agit d’une infraction. On ne sait pas encore si les caméras contrôleront immédiatement toutes les voitures ou seulement les camions, ni à quelle fréquence elles seront en service. « Les premiers projets pilotes devraient débuter au début de l’année prochaine », précise M. Gilkinet. 

 

D’ici là, le gouvernement travaillera sur le cadre juridique qui devrait rendre possible ces contrôles semi-automatiques. Certains projets de loi sont déjà à l’étude à la Chambre mais doivent encore passer le test de la législation sur la protection de la vie privée. Les conducteurs qui se font prendre à plusieurs reprises pour des infractions similaires paieront bientôt un prix plus élevé. « Si les gens roulent systématiquement à 140 km/h sur l’autoroute aujourd’hui, ils peuvent s’en tirer avec une amende aussi élevée cinq, dix, vingt fois », pointe le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld). 

 

Le gouvernement introduira dès lors un système progressif, également pour les infractions mineures qui seront traitées immédiatement. Ce système semble être un premier pas vers un permis de conduire à points, qui existe déjà dans de nombreux pays européens et dont on parle en Belgique depuis des décennies. 

 

A noter encore que les contrevenants qui ne paient pas leur amende risqueront bientôt une suspension de permis. Le plan de sécurité routière et sa trentaine de mesures a pour objectif de diminuer drastiquement le nombre de victimes de la route. Pour 2050, la Belgique vise 0 décès et une réduction de 90% de blessés graves (moins de 360).