Bruxelles 19/02/2025 11:41 (BELGA)
L’Union européenne applique un double standard vis-à-vis d’Israël et ferme les yeux face à l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël, qui consacre le respect des droits humains et des règles internationales, a dénoncé mercredi la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) lors d’une conférence de presse.
En amont d’un conseil d’association UE-Israël et d’un conseil des Affaires étrangères de l’UE prévus le 24 février prochain à Bruxelles, la FIDH a exhorté l’UE à « ouvrir les yeux et faire appliquer » l’ensemble des dispositions de l’accord d’association avec l’État hébreu.
Cet accord, entré en vigueur en 2000, fournit un cadre juridique au dialogue politique et à la coopération économique entre les deux entités.
« L’article 2 est comme le monstre du Loch Ness, son existence devient anecdotique », dénonce le vice-président de la FIDH, Alexis Deswaef, aux côtés de plusieurs organisations de la société civile. « Il s’agit d’une question de crédibilité face au reste du monde », poursuit M. Deswaef.
« Nous savons tous que s’il s’agissait d’un autre pays, l’accord aurait déjà été suspendu. Nous possédons les outils, nous avons appliqué le droit international quand il s’agissait de la Russie, mais pas pour Israël. Pourquoi ce double standard? »
La FIDH, aux côtés de Human Rights Watch (HRW) notamment, appelle ainsi à la suspension de l’accord d’association et à l’imposition de sanctions à l’encontre de Tel Aviv.
Pour Alexis Deswaef, la base devrait être « l’interdiction totale de l’importation des produits qui proviennent des colonies israéliennes. » « L’UE ne peut pas être complice de la colonisation », souligne-t-il.
« Nous espérons que l’UE sanctionne les responsables israéliens, qu’elle place un embargo sur les armes, qu’elle soutienne la Cour pénale internationale et que ses déclarations soient enfin moins éloignées de la réalité », note de son côté Claudio Francavilla, directeur adjoint du plaidoyer de HRW auprès de l’UE.