Bruxelles 18/05 23:54 (BELGA)

Le chauffeur sous licence LVC (Location de Voiture avec Chauffeur) bruxelloise qui campe depuis lundi 22h00 devant le siège d’Uber, situé boulevard Louis Schmidt à Etterbeek, a été rejoint ce mercredi soir par quatre autres, dont l’accès à la plateforme a été bloqué unilatéralement.

Le chauffeur qui a installé sa tente lundi soir entend avec cette action envoyer un signal de détresse. Il veut dénoncer le manque à gagner vital dû à l’ouverture du marché bruxellois via Uber aux chauffeurs qui ont des licences LVC délivrées dans les autres régions. Des affiches et pancartes portant des messages comme « Uber = discrimination », Égali té = Ouvrir la Flandre aux Bruxellois » et « Uber hors la loi » entourent le campement.

« Je ne comprends pas pourquoi Uber applique la loi en Flandre, mais pas à Bruxelles », s’interroge-t-il. « Ma recette n’est aujourd’hui plus rentable. Le marché est ouvert à tous dans la capitale, mais je ne peux pas travailler à l’aéroport et charger des clients en Flandre. Je trouve que c’est une injustice ».

Un petit groupe de chauffeurs LVC bruxellois sont venus le soutenir mercredi après-midi. Quatre d’entre eux ont décidé de rester camper pour dénoncer la suspension de leur accès à Uber à la suite d’une plainte d’un client. « Un client a dit que j’avais parlé au téléphone en conduisant et mon compte est bloqué depuis trois mois », a expliqué l’un d’eux. « J’ai essayé de me défendre, mais on m’a dit c’était un « robot » qui faisait les choses automatiquement ». Le troisième explique quant à lui avoir été suspendu le 11 mars dernier: « Avec les restrictions Covid, je n’avais alors le droit qu’à trois passagers. J’ai refus&e acute; un groupe qui voulait monter à quatre et ils m’ont signalé en descendant ».

Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat français INV (Intersyndicale Nationale VTC), était présent au rassemblement de soutien: « On fait les mêmes constats en France, où il y a aussi des déconnexions abusives sans préavis ni possibilité de se justifier. Il y a ce que l’on appelle des « gérants de paille » chez nous. Les décisions sont prises à San Francisco. Sans réels sièges sociaux en France ou en Belgique, les chauffeurs n’ont pas de pouvoir de discussion ».

« Nous avons parlé au premier chauffeur pour discuter de son inquiétude concernant le manque de clarté des différentes licences régionales », a réagi Uber mercredi soir, expliquant se conformer aux réglementations en vigueur dans chacune des régions. « À Bruxelles, nous offrons aux chauffeurs LVC la possibilité d’opérer conformément à l’ordonnance Sparadrap, qui, selon le jugement du tribunal de Bruxelles du 29 avril 2022, permet aux chauffeurs possédant une licence flamande ou wallonne de travailler à Bruxelles. En Flandre, nous opérons conformément aux réglementations de la région. »