Port-Soudan 08/05/2025 14:03 (AFP/BELGA)
Des armes chinoises fournies par les Émirats arabes unis aux paramilitaires du Front de soutien rapide (FSR) ont été identifiées au Soudan, en violation flagrante de l’embargo sur les armes de l’ONU, a affirmé jeudi Amnesty International dans un communiqué.
Ce communiqué d’Amnesty indique que « des bombes guidées chinoises GB50A et des obus AH-4 de 155mm » ont été identifiés grâce à l’analyse d’images de débris retrouvés après des attaques à Khartoum et au Darfour (ouest).
Depuis avril 2023, le pays d’Afrique de l’Est est dévasté par une guerre sanglante opposant le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d’État en 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, chef des FSR.
Des attaques de drones attribuées par l’armée aux FSR se sont multipliées ces derniers jours, notamment sur des sites stratégiques de Port-Soudan, grand port de la Mer Rouge et siège du gouvernement.
Le gouvernement soudanais a rompu mardi ses relations diplomatiques avec les Émirats, en l’accusant d’équiper les FSR avec des « armes stratégiques et sophistiquées ».
Abou Dhabi a toujours démenti toute ingérence dans le conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et 13 millions de déplacés.
« Il est honteux que le Conseil de sécurité de l’ONU ne parvienne pas à mettre en œuvre l’embargo sur les armes existant sur le Darfour (…). Des civils sont tués et blessés en raison de l’inaction mondiale », s’est indigné Amnesty.
L’organisation dit avoir déjà démontré que des armes en provenance de Chine, de Russie, de Turquie et des Émirats, mais aussi des armes fabriquées en France ont été transférées au Soudan, « souvent en violation flagrante de l’embargo ».