Bruxelles 19/03/2025 17:14 (BELGA)
Choisir de prendre le train plutôt que l’avion pour voyager au sein de l’Europe n’aurait plus d’effet sur les émissions européennes de CO2, affirment des scientifiques de la KU Leuven, de l’UGent et du bureau d’études Transport & Mobility Leuven.
En raison des plafonds d’émission du dioxyde de carbone au niveau européen, le CO2 ainsi économisé sera simplement émis par quelqu’un autre.
Depuis 2012, l’Europe plafonne les émissions de CO2 par le système d’échange de quotas d’émission (ETS).
Ce plafond est abaissé d’année en année afin que la production d’électricité, l’industrie et le secteur aéronautique atteignent le zéro net en 2050.
« La conséquence de l’inclusion de l’aviation dans l’ETS est que remplacer les liaisons en avion pour voyager en Europe par un train à grande vitesse n’a plus d’effets sur les émissions européennes totales de CO2 », avancent les chercheurs.
« En effet, les deux secteurs sont soumis au même plafond d’émissions : un voyage en avion en moins signifie qu’il reste des droits d’émission non utilisés.
Ceux-ci deviennent moins chers, et un autre émetteur de l’UE va les racheter. De cette façon, la réduction des émissions du secteur aérien est annulée », expliquent-ils.
Les scientifiques soulignent que d’autres gaz à effet de serre que le CO2, émis par l’aviation, ne sont pas pris en compte dans le système ETS.
Ils comprennent des oxydes d’azote, des particules fines, des oxydes de soufre et de la vapeur d’eau, visibles par les traces laissées par les avions dans le ciel.
Plusieurs études antérieures ont montré que les effets de ces gaz pouvaient être jusqu’à dix fois plus importants que ceux du CO2.
Pour les chercheurs belges, ils devraient ainsi être pris en compte dans le calcul.