Bruxelles 29/04/2025 06:30 (BELGA)
Amnesty International s’inquiète du droit à l’accueil des personnes en quête de protection internationale et des droits des personnes détenues en Belgique, ressort-il mardi de son rapport annuel sur l’état des droits humains dans le monde.
L’ONG souligne l’état des prisons belges, surpeuplées et délabrées, ainsi que l’abandon de milliers de demandeurs d’asile à la rue.
« Cette année encore, les autorités ont laissé des milliers de demandeurs et demandeuses d’asile sans abri ni ressources en leur refusant l’accès à un logement », dénonce Amnesty.
Elle pointe notamment le refus du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) d’accorder la protection internationale à la majorité des demandeurs d’asile afghans, « en dépit de la gravité de la crise des droits humains frappant l’Afghanistan. »
Dans un rapport publié début avril, l’ONG indiquait que depuis 2021, le gouvernement fédéral a constamment échoué à augmenter le nombre de places d’accueil pour les demandeurs d’asile ou à prendre des mesures pour remédier à la demande croissante de personnes demandant une protection internationale.
Elle soulignait également son inquiétude concernant les projets de la coalition Arizona, qui a indiqué qu’elle allait adopter « la politique migratoire la plus stricte possible ». Amnesty « craint que les projets du gouvernement n’aggravent » la situation des demandeurs d’asile.
L’ONG déplore aussi la surpopulation carcérale et l’état de certaines prisons, délabrées dans le Plat Pays. Elle souligne également que les détenus n’ont pas bénéficié d’un accès suffisant aux services de base, notamment aux soins médicaux et aux installations sanitaires.
La coprésidente de l’Observatoire international des prisons, Agathe De Brouwer, expliquait en septembre 2024 à Amnesty qu’un détenu avec un abcès pouvait par exemple attendre trois semaines avant de voir un dentiste.
Plus de 13.700 détenus se trouvent derrière les barreaux pour 11.040 places disponibles d’après les derniers chiffres du Conseil central de surveillance pénitentiaire.