Thomas Cook vole au-dessus d’un nid de faillite
Thomas Cook, le tour-opérateur indépendant le plus vieux du monde a annoncé sa faillite dans la nuit de dimanche à lundi. Un crash qui semblait inévitable ! Alors que le groupe tentait le tout pour le tout ce week-end il n’a pas réussi à sauver les meubles.
Depuis quelques temps, c’était compliqué pour Thomas Cook. Le groupe savait que sa situation était très compliquée. Avec des dettes énormes et une perte de 1,7 milliards d’euros pour le 1er semestre, il devait se réinventer. Et c’est ce qui était prévu puisqu’il avait planifié un plan de restructuration géré par le chinois Fosun.
Mais finalement le milliard d’euros prévu par le groupe a été jugé insuffisant et récemment, des créanciers lui ont demandé de trouver des fonds supplémentaires de plus de 225 millions d’euros ! Suite à cette demande, des réunions se sont enchaînées pour trouver une solution. Plusieurs tentatives ont été faites pour essayer de trouver un investisseur. Des fonds qui auraient pu venir du privé ou du gouvernement britannique.
Un conseil d’administration s’est même tenu ce week-end pour parvenir à une solution mais rien n’y a fait. Trop lourdement endetté, avec une perspective économique compliquée, les différentes parties du groupe se sont résolues à entrer en liquidation judiciaire avec effet immédiat.
Malgré son expérience de 178 ans, Thomas Cook a rencontré deux problèmes principaux. Le premier, la concurrence. On le sait, il y a de plus en plus de concurrence, les compagnies Low Cost cassent les prix. On l’a compris, le monde économique de l’aviation est un milieu très compliqué, il n’y a qu’à voir les compagnies françaises Aigle Azur et XL Airways qui ont été placé en redressement judiciaire. Et forcément pour résister dans ce monde ou la guerre des prix peut vous plier en quelques mois, il faut bien s’accrocher.
Surtout qu’il y a un autre facteur qui rentre en jeu pour Thomas Cook : c’est le Brexit. Les touristes sont inquiets de la conjoncture que prend la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, et forcément ils boudent cette destination.
Une décision lourde de conséquence puisque dans un communiqué du CAA, l’autorité britannique de l’aviation, il est expliqué que « le groupe Thomas Cook, tour opérateur et compagnie d’aviation à la fois, a cessé ses activités avec effet immédiat. Toutes les réservations Thomas Cook, vols et séjours, sont désormais annulées ».
Et ce ne sont pas 3-4 touristes qui sont perdants mais près de 600 000, dont 10 000 belges. Et tout ce petit monde il va falloir le rapatrier. Pour vous montrer le poids de cette opération de rapatriement c’est tout simplement la plus grande depuis la Seconde Guerre Mondiale.
Autre impact, il se trouve dans les emplois. 22 000 salariés vont perdre leur job. Quant aux actionnaires, ils ont de grandes chances de tout perdre avec un titre qui ne vaut presque plus rien.
La branche belge a communiqué sur la situation en expliquant qu’elle ferait tout pour limiter l’impact de la faillite à ses clients et ses employés.