Les négociations autour du prochain gouvernement fédéral continuent
Actuellement, la coalition qui tient le plus la corde, est la coalition « bourguignonne », dite aussi coalition anversoise car dupliquée sur celle qui gouverne la ville d’Anvers. Elle associerait les formations socialistes (PS – Sp.a) à la N-VA et aux deux formations libérales (MR – Open VLD). Une coalition qui permettrait, par le jeu de l’arithmétique politique à un socialiste de prendre le 16 Rue de la Loi (pas nécessairement un francophone), on sait que John Crombez pourrait être une option, et qu’Elio Di Rupo, pour le dire de façon euphémistique, ne dégage pas une très bonne image au nord du pays. Un libéral flamand n’est pas non plus à exclure.
Mais cette coalition semble avoir du mal à se mettre en place. En bonne partie à cause des divergences entre les deux grands vainqueurs du scrutin, le PS en Wallonie et la N-VA en Flandre. Les deux partis ont plus ou moins (surtout au PS) une forme d’exclusive vis-à-vis de l’autre, tandis que la poussée des extrémismes (Vlaams Belang et PTB), met la pression sur les partis en les forçant à durcir leur discours. La situation, du moins en apparence ne bouge pas beaucoup.
Mais aujourd’hui, on a appris que le PS et les Verts avaient un plan pour une autre formule de coalition. Il s’agit d’attirer les libéraux flamands (Open VLD) dans une coalition arc-en-ciel, comme en Wallonie, le MR n’étant pas à priori contre l’idée. L’option permettrait d’éviter la N-VA. Pour attirer les bleus flamands, les socialistes seraient prêts à faire quelques concessions, et notamment à refiler le poste de Premier Ministre au VLD. Pour une première avec Gwendolyn Rutten (jamais une femme n’a occupé le poste) ? Le nom d’Alexander De Croo circule également.
Quelles sont les chances de cette coalition ?Elles existent mais tout d’abord, il semble difficile de convaincre le très à droite Open VLD de gouverner dans une coalition quand même fort marquée à gauche. Cette coalition serait très minoritaire en Flandre, et donc très contestée dans le nord du pays. Et, last but not least, cela semble difficile de mettre ensemble l’Open VLD et les écologistes flamands de Groen ! dont les relations sont, c’est le moins que l’on puisse dire, fraîches. Les libéraux avaient d’ailleurs rappelé avant les élections ne pas vraiment être favorables à gouverner avec les Verts. Les chances de cet Arc-en-ciel existent donc mais elles semblent assez minces. Cela pourrait ressembler, dans le chef du PS et d’Ecolo, à un coup audacieux tenté par un joueur de poker qui n’a pas la meilleure main. Parfois ça marche. Parfois pas.