Une action en justice a été introduite par Unia et la Ligue des droits humains contre la STIB pour « discrimination à l’embauche » à l’encontre d’une femme portant le voile. Unia est l’institution qui lutte contre la discrimination et défend l’égalité des chances en Belgique.
Avec la Ligue des droits humains, Unia a donc introduit en mai dernier une « action en cessation de discrimination » devant le tribunal du travail à l’encontre de la Stib, le plus gros employeur bruxellois.
La plaignante est juriste : elle a postulé pour pour deux fonctions – « legal officer » et « business analyst » – au sein de la société bruxelloise de transports. Dans les deux cas, son évaluation était bonne, assurent Unia et la LDH, la plaignante estimant que c’est son intention de garder son voile qui a été à l’origine de son non-engagement.
La procédure en cours se distingue parce que la discrimination « intersectionnelle » sera plaidée pour la première fois. Véronique van der Plancke, de la LDH, explique : « On approche souvent la question du foulard sous l’angle de la conviction religieuse, mais c’est omettre que ce sont systématiquement des femmes qui en pâtissent. On parle d’intersectionnalité. Il ne s’agit pas juste de deux critères de discrimination qui s’additionnent. Les femmes ne sont pas discriminées en soi à la Stib, pas plus que les personnes musulmanes qui bénéficient d’ailleurs de salles de prière. C’est bien l’intersection entre le genre et la religion qui crée la discrimination. ».
La Stib conteste cette version des faits: « Si la personne n’a pas été retenue, c’est parce qu’elle ne disposait pas des compétences recherchées », insiste Françoise Ledune, porte-parole. L’audience est fixée au 23 avril prochain. Le tribunal devra alors estimer s’il y a, oui ou non, discrimination.