Incendie à Rouen: Le gouvernement français dit-il toute la vérité ?
Une semaine après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen, de nombreuses questions demeurent toujours ouvertes. L’origine du feu reste à découvrir et les conséquences sur la population et sur l’environnement sont encore à déterminer.
Jeudi dernier, les flammes ont ravagé l’usine Lubrizol à Rouen, faisant partir en fumée plus de 5 000 tonnes de produits chimiques. La cause de l’incendie reste encore indéterminée mais Lubrizol affirme que le feu aurait commencé à l’extérieur de son site, vidéosurveillance et témoins oculaires à la clé.
L’enquête est toujours en cours et le parquet de Paris estime qu’il est encore trop tôt pour se positionner. Une défaillance du système anti-incendie a été écartée mais aucune piste, accidentelle ou criminelle, n’est pour le moment privilégiée.
Qualité de l’air
24 heures après l’incendie, Agnès Buzyn, la ministre de la santé déplorait une ville “clairement polluée” et reconnu que “les produits pouvaient être irritants sur le moment”. Ce mercredi, elle a indiqué qu’aucune trace d’hydrocarbure polycyclique, produit très dangereux et éventuellement cancérigène, n’avait été trouvé dans les fumées.
La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement a cependant relevé un niveau significatif de benzène le 26 septembre dernier, juste après l’incendie.
Une semaine après l‘incendie, de nombreux habitants sont toujours sous le choc. Rongés par l’inquiétude d’une potentielle intoxication, ils exigent plus de transparence de la part des autorités.
Quelles conséquences pour la Belgique ?
Chez nous aussi, “le nuage de Rouen” inquiète. Celui-ci a traversé la Belgique dès jeudi matin. Selon la Cellule Interrégionale de l’Environnement, des pics de concentration en suie ont été mesurés dans quatres stations de mesures du pays.
Le caractère exceptionnel de ces pics est tout de même à relativiser. En effet, il arrive fréquemment que le taux de black Carbon soit élevé à cause de conditions climatiques défavorables et d’un trafic routier intense.
Il faut tout de même noter que la proportion de particules fines parmi ce black carbon demeure toujours inconnue. Les experts de la cellule CELINE se veulent rassurants mais soulignent que d’autres données pourraient arriver plus tard puisqu’une analyse de toxicité est toujours en cours.