Gouvernement fédéral: Le Roi a nommé deux préformateurs
Le Souverain à lu le rapport (secret) qui lui a été transmis par Johan Vande Lanotte et Didier Reynders. Il a tiré comme conclusion qu’il n’était pas encore possible d’entamer une vraie formation de gouvernement. Autrement dit, il y a trop de distances entre socialistes et nationalistes flamands.
D’abord, et jusqu’au 4 novembre, les préformateurs, Rudy Demotte et Geert Bourgeois, vont donc devoir arrondir les angles entre les deux vainqueurs du dernier scrutin, et travailler avec les 6 formations autour de la table (les pressentis pour une coalition plus le CD&V).
Comme l’a bien dit M.Reynders, les chances de réussite sont de 5 sur 10 ! Il apparaît difficile de voir les deux partis s’entendre tant les différences idéologiques sont énormes, entre un parti belgicain, social, attaché au service public, plutôt favorable à la migration, et un parti séparatiste, de droite, (très) libéral, et qui a fait campagne contre la migration.
En fait, ce qui peut unir ces deux partis c’est…la peur. Pour la N-VA, c’est celle de se faire déborder sur sa droite par le Belang. Pour le PS, celle d’Ecolo et du PTB, d’un électorat qui pourrait se détourner d’un parti miné par les affaires depuis dix ans, et celle de la séparation, qui porterait un coup terrible à la Wallonie. La N-VA a des considérations purement politiques, pour le PS, c’est aussi économique, car même si, c’est incontestable, la Wallonie se redresse, elle n’est pas encore au niveau de son voisin flamand.
Y a t-il un risque de nouvelles élections ? La réponse est oui. Car si cette médiation échoue, personne ne voit quelle solution se pose. Un gouvernement sans la N-VA ? Ce serait la mort pour les partis traditionnels flamands comme le CD&V ou l’Open VLD, qui se feraient pilonner au Parlement et traiter de Slechte Vlaming. La voie royale vers le séparatisme. Un gouvernement sans le PS ? Aucun parti francophone n’est très chaud, et une suédoise n’aurait plus la majorité à la Chambre des Représentants.