COVID-19 : Les chiffres s’alourdissent
Plus de 200 patients en soins intensifs, et un nombre de contamination qui augmente. Les experts tirent la sonnette d’alarme.
Avec 3.577 détections de cas rapportées en 24 heures, la hausse des contaminations au nouveau coronavirus semble bien à nouveau s’accélérer en Belgique, selon les chiffres de la dernière mise à jour du tableau de bord de l’Institut de santé publique Sciensano.
Même si la définition de « cas » a fortement évolué depuis mars-avril (à l’époque, on ne testait que les malades, tandis qu’aujourd’hui de nombreux cas positifs sont asymptomatiques), il faut noter que c’est le plus important nombre de cas rapportés en 24 heures depuis le début de l’épidémie chez nous.
Une fois reventilés par date de diagnostic, on s’aperçoit que l’on a détecté 3.555 cas sur la seule journée du 2 octobre. En moyenne, on est à près de 2600 nouveaux cas, un taux de positivité de tests de 7,9%, particulièrement conséquent. Avec 1.050 hospitalisés et 201 patients aux soins intensifs (chiffres équivalents à ceux du mois de mai, juste avant la sortie du confinement), le taux de reproduction du virus est en hausse. Il est toujours au-dessus de 1, signe que l’épidémie se renforce (1,24).
Bruxelles en première ligne
C’est la zone nord-ouest de Bruxelles (Molenbeek, Ganshoren, Koekelberg, Berchem) à laquelle on ajoute Saint-Josse qui est la plus lourdement impactée. Ces communes, densément peuplées, semblent être le cœur de la propagation. C’est sans doute pour cela que la décision a été prise de fermer les cafés et salons de thé car dans ces zones, ils sont fort prisés, et le gouvernement pense que c’est un vecteur de contagion.
Certaines communes (Limbourg, Thimister, Sprimont) en province de Liège sont également très impactées, mais les autorités provinciales et la Région wallonne n’ont pour l’instant pas annoncé de nouvelles mesures.
En Europe aussi, la deuxième vague
En Allemagne, elle est inquiétante, même si le taux de positivité des tests (sous les 3%) reste favorable. Le gouvernement a cependant prévenu que « si rien n’était fait, la situation pouvait échapper à tout contrôle ». Jusqu’à présent, grâce à une politique de testing très volontariste, d’isolement des cas, d’une industrie pharmaceutique hyper performante et d’une population très disciplinée, l’Allemagne avait été relativement épargnée par l’épidémie du nouveau coronavirus.
En France, Grenoble, Lille ou Saint-Etienne pourraient être placées en alerte maximale. Le taux de positivité des tests atteint 9,4%, et les mesures ne semblent pas produire d’effet. En Ile-de-France, la région autour de Paris, le Plan Blanc est déclaré dans les hôpitaux, qui sont au bord de la saturation. Emmanuel Macron a évoqué « de nouvelles restrictions ».
Enfin, aux Pays-Bas, la situation devient préoccupante, et semble inquiéter, pour deux raisons : la première est purement sanitaire, 4.000 nouveaux cas par jour, 800 personnes hospitalisées, 12,1% de positivité, bref une situation très délicate, et surtout alors que le gouvernement Rutte avait pris peu de mesures, et misé sur la responsabilité citoyenne, espérant une certaine immunité collective. Or, il semble que cette immunité collective ne fonctionne pas, et ça c’est une mauvaise nouvelle, pour la santé et pour l’économie.