COVID-19 : La Tunisie durcit ses restrictions
Face à l’épidémie de COVID-19, le gouvernement tunisien a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’imposer de lourdes restrictions à la population.
La crise sanitaire n’a pas seulement affaibli le système sanitaire tunisien. Confronté au virus, le pays nord-africain, très proche de l’Italie (et ou la population a donc très rapidement vu les images dramatiques de Bergame), avait, au printemps, imposé le confinement général. Qui avait porté ses fruits, le pays ayant été relativement épargné.
Mais l’économie en a naturellement souffert. D’autant que le virus a induit un été particulièrement morose d’un point de vue touristique. Or, contrairement à ses voisins, algériens, libyens ou aux pays du Golfe, la Tunisie ne possède pas de grosses ressources pétrolières et l’économie dépend fortement des nombreux touristes qui profitent chaque été des plages paradisiaques de la Méditerranée, tout en découvrant l’accueil d’un peuple réputé chaleureux (et souvent très francophone – et francophile, héritage du protectorat français et d’un très bon système éducatif).
SECONDE VAGUE ET RESTRICTIONS
Mais l’automne a aussi amené à une seconde vague de l’épidémie qui met à mal le système de santé, notamment dans les régions les plus mal pourvues en hôpitaux, les provinces « déshéritées » (et moins touristiques aussi) du centre et de l’Ouest du pays. Au dernier bilan journalier, le pays enregistrait 52 morts et plus de 1800 cas. 221 personnes seraient en réanimation.
Face à cette situation, le Premier Ministre Hichem Mechichi a décidé d’employer les (très) grands moyens : il a appelé à « un couvre-feu du lundi au vendredi de 19h00 à 04h00 GMT et de 18h00 à 04h00 GMT le week-end », sans préciser la durée de cette mesure. Début octobre, des couvre-feux nocturnes ont été réimposés dans plusieurs régions et une semaine plus tard dans le Grand Tunis.
M. Mechichi a également annoncé l’interdiction des déplacements entre gouvernorats, sauf pour raisons professionnelles et situations exceptionnelles.
Les cours dans les écoles sont suspendus jusqu’au dimanche 8 novembre et les cours à distance sont instaurés pendant deux semaines pour les universités.
Les cafés et restaurants seront fermés à partir de 15h00 GMT et toutes les manifestations seront interdites pendant deux semaines. De plus, les rassemblements de plus de quatre personnes seront interdits dans les lieux publics, à l’exception des transports, et l’accès aux lieux de culte est suspendu pour deux semaines.