Bataille politique autour des commissaires européens
La Commission d’Ursula Von der Leyen n’a pas encore commencé officiellement son travail qu’elle est déjà la proie d’un véritable coup de théâtre qui ravive les tensions entre les différents partis politiques européens.
En effet, avant de passer aux auditions elles-mêmes, qui seront menées par les eurodéputés, la commission des affaires juridiques (JURI) devait examiner si les candidats pressentis n’ont pas de conflit d’intérêt. Or, deux commissaires potentiels se sont fait recaler.
La raison ? Il s’agit d’un lien trop ambigu avec son cabinet d’avocats pour le Commissaire à la Politique de Voisinage et d’Elargissement, le hongrois Lazlo Troscanyi. Et un problème de prêts litigieux pour Rovana Plumb, Commissaire aux Transports, issue de la Roumanie.
Ils ne sont d’ailleurs pas seuls : Si le belge Didier Reynders a vu le ciel s’éclaircir autour de lui après que la Justice n’ait
pas voulu aller plus loin après les révélations d’un ancien agent de la Sûreté de l’Etat, le représentant polonais est sous le feu des projecteurs à cause de frais de voyage excessif quand il était député européen. Et la Commissaire au Marché Intérieur, Sylvie Goulard (France) est elle citée dans une affaire d’emplois fictifs impliquant plusieurs eurodéputés du Modem.
Quelles sont les solutions de rechange pour Ursula Von der Leyen ? Pour la Hongrie, elle a trouvé un compromis avec Viktor Orban, qui va nommer Oliver Varhelyi à l’Europe. Au moins, cela fera des économies de transports pour le gouvernement de Budapest : M.Varhelyi réside déjà à Bruxelles, puisqu’il est Ambassadeur de Hongrie auprès du Royaume de Belgique.
Pour la Roumanie, des discussions sont encore en cours, notamment au niveau interne , car la situation politique à Bucarest est assez complexe, marquée par une cohabitation entre un président, Klaus Iohannis, de droite un gouvernement, dirigée par les sociaux-démocrates, dont la Première Ministre Viorica Dincila. M. Iohannis a d’ailleurs invité Mme Dincila a discuter pour savoir qui la Roumanie allait bien pouvoir envoyer à Bruxelles.
Au Parlement, il y aura certainement un grand nombre d’auditions. Les eurodéputés seront sûrement très vifs lors des débats vis-à-vis de plusieurs commissaires, et notamment Didier Reynders. Et à un véritable exercice d’équilibriste pour la présidente de la Commission : celle-ci, déjà éclaboussée par diverses polémiques, notamment sur le « Commissaire au Mode de Vie », n’a été approuvée que par une majorité de 9 voix. Et on sait que les relations entre le Parlement et le Conseil européen (les chefs d’Etat), sont plutôt tendues.